L’apprentissage en 2019 séduit toujours plus les jeunes
- Publié le 09 octobre 2020
- Mis à jour le 09 octobre 2020
- Marie-Lou Cauzit
Les chiffres de l’apprentissage en 2019
Depuis 2016, le nombre d’apprentis en France ne cesse d’augmenter: + 7 000 en 2016, + 7 000 en 2017 et + 17 000 en 2018. Selon les chiffres annoncés par Muriel Pénicaud, ministre du Travail le 4 février 2020, ils sont + 50 000 en 2019. Une année record puisque cela représente une hausse de 16%.
Le nombre de contrats a augmenté de 8% dans le secondaire (bac professionnel et CAP) et aurait augmenté de 30% dans le supérieur selon l’AEF. En métropole, cette hausse s’est principalement faite remarquer en Corse (27,3%), en Rhône-Alpes Auvergne (23,8%) et en Occitanie (21,6%). Pour les département d’Outre-Mer, les chiffres ont totalement explosé : +78,3% en Guyane, +55,8% en Guadeloupe.
Selon les chiffres 2019 du ministère du travail, les secteurs d’activité et réseaux ayant le plus attiré d’apprentis sont le BTP(+13%), l’industrie (11%), l’artisanat (+3%), les compagnons du devoirs (+37,4%) ou encore les Maisons Familiales Rurales (+15%). “La réforme de l’apprentissage ouvre grand le champ des perspectives” indique Didier Bouville, Secrétaire général du CCCA-BTP.
L’accès à l’apprentissage facilité pour les jeunes
Avec la loi “ Avenir professionnel” du 5 septembre 2018, le ministère du Travail a voulu favoriser l’accès aux formations professionnalisantes aux élèves sortant du lycée, dans le but de simplifier l’entrée sur le marché du travail et l’insertion professionnelle. Depuis le 1er janvier 2019, plusieurs mesures ont été prises en faveur des apprentis :
- La limite d’âge pour signer un contrat d’apprentissage est passée de 26 ans à 29 ans révolus.
- Le revenu des apprentis de 16 à 20 ans a augmenté de 30€.
- Une aide de 500€ peut être accordée aux apprentis de moins de 18 ans pour passer le permis de conduire.
- Le programme Erasmus + s’ouvre à un plus grand nombre de jeunes : 15 000 apprentis.
- Les droits au chômage sont étendus. Un apprenti peut percevoir des indemnités en cas de démission (sous conditions).
De nouveaux dispositifs ont également été déployés pour permettre aux jeunes de s’engager dans la voie de l’apprentissage :
- la prépa apprentissage
- l’accès à plus de formations en apprentissage sur Parcoursup pour les lycéens en sortie de bac général, technologique et professionnel.
Les entreprises plus enclins à créer leur CFA
Les entreprises sont elles aussi gagnantes dans ce projet de loi. En effet, elles peuvent désormais mettre en place plus facilement leur propre CFA (Centre de Formation des Apprentis). Les contraintes administratives sont moindres et certains coûts liés à la prise en charge d’apprentis peuvent être pris en charge par l’Etat.
Ainsi, de grandes entreprises tout comme des PME (Petites et Moyennes Entreprises) ont fait leur demande auprès du Ministère du Travail pour créer leur propre CFA.
En 2019, 554 entreprises ont fait leur demande de création de CFA. 200 projets de CFA ont ainsi vu le jour. Cette loi a permis également à de nouveaux secteurs d’activité de s’ouvrir à l’apprentissage.
Le secteur du sport, de l’animation ou encore du tourisme ont désormais leurs CFA. Mais également le secteur médico-social ou encore dans les activités de services.
Derrière les chiffres records, certains CFA en difficulté
Grâce à cette loi, le nombre de CFA et de contrats d’apprentissage devrait encore grandir d’ici les prochaines années.
Néanmoins, beaucoup de CFA dans les régions rurales sont proches de la fermeture, à cause du manque de moyens pour financer les contrats et l’ensemble des infrastructures. L’Usine Nouvelle rapporte que dans la région PACA, 33 CFA sur 71 risquent la fermeture définitive. En cause, la réduction des subventions de l’Etat pour le financement des CFA, passées de 250 millions à 138 millions d’euros pour l’ensemble des régions.