Alors que le gouvernement s’écharpe actuellement et tente de mettre en œuvre des trésors d’inventivité pour donner un coup de fouet à la formation professionnelle, force est de constater que l’alternance conserve encore quelques lieux communs à son sujet.
Un rythme qui ne convient pas aux étudiants et/ou aux universités et établissements de formation, des études qui ne conviennent que pour les professions manuelles, une voie de garage pour les mauvais élèves, une voie réservée aux jeunes hommes …
Les idées reçues ne manquent pas au sujet de l’alternance et il devient de plus en plus important de les déconstruire.
Quelles sont ces idées reçues au sujet de l’alternance ? En quoi sont-elles infondées ? Toutes les réponses à ces questions et les choses à savoir dans les lignes qui suivent.
1. Une voie réservée aux mauvais élèves
Premier cliché que l’on entend (trop) souvent au sujet des formations en alternance : « Oui mais de toute façon, ces formations ne sont faites que pour les mauvais élèves et ceux qui ne savent pas quoi faire de leurs mains ! ».
Une idée reçue très répandue mais qui s’autodétruit dès lors que l’on regarde du côté des statistiques et des études qui nous proviennent. Force est de constater que l’alternance est plutôt réservée à des jeunes motivés, prêts à s’engager très tôt dans le monde de l’entreprise et à s’investir le plus possible.
Que ce soit dans le cadre d’un contrat d’apprentissage ou dans un contrat de professionnalisation, l’alternant est dans l’obligation de fournir une somme de travail conséquente, parfois même à hauteur égale avec un employé de l’entreprise où il se trouve.
En contrepartie, les études sont directement financées par l’entreprise, l’étudiant alternant est rémunéré et bénéfice d’une solide expérience professionnelle dont peu d’autres étudiants issus de filières différents peuvent se targuer.
2. L'alternance est mal rémunérée
Même si les salaires espérés ne sont pas mirobolants, force est de constater que l'alternance reste une meilleure solution que les jobs précaires que peuvent exercer souvent les étudiants. Autant que la rémunération est bien plus intéressante en alternance, cela va sans dire.
Contrat d'apprentissage
Moins de 18 ans |
18 à 20 ans |
21 ans et plus |
|
1ère année |
370,07 € (25% SMIC) |
606,91 € (41% SMIC) |
784,54 € (53% SMIC) |
2ème année |
547,70 € (37% SMIC) |
725,33 € (49% SMIC) |
902,96 € (61% SMIC) |
3ème année |
784,54 € (53% SMIC) |
962,18 € (65% SMIC) |
1154,61 € (78% SMIC) |
Contrat de professionnalisation
Formation initiale |
Moins de 21 ans |
21 ans à 26 ans |
Niveau inférieur |
814,15 € (55% du SMIC) |
1036,19 € (70% du SMIC) |
Niveau égal ou supérieur |
962,18 € (65% du SMIC) |
1184,22 € (80% du SMIC) |
3. L’alternance est plutôt pour les garçons
Encore une idée reçue qui marche fort du côté des détracteurs de l’alternance et des personnes qui ne miseraient pas un kopeck sur elle et sur toutes les formations qui en sont issues.
Là encore, les chiffres parlent d’eux-mêmes : bien que les filles soient minoritaires (38% des effectifs en 2016) en CAP ou en BAC Pro par exemple, cette tendance est véritablement en train se résorber actuellement et la parité se rétablit même lorsque l’on monte dans le niveau de diplôme préparé. Ainsi, au niveau II (c'est-à-dire au niveau BAC +3 et BAC +4), la part des filles grimpe à 47% des alternants.
4. En alternance, le rythme est trop fatigant
Une idée reçue mais qui, pour une fois, repose sur des éléments qui se vérifient.
En effet, l’alternance conduit l’étudiant à un rythme bien plus compliqué que celui d’études simples. Il doit jongler entre sa vie en entreprise et les 35 heures règlementaires, et sa vie à l’école que ce soit au Centre de Formation d’Apprentis ou ailleurs.
De fait, le rythme est plutôt compliqué mais, comme dit précédemment, il n’effraie pas des jeunes hommes et des jeunes filles motivées prêts à s’investir pleinement dans leurs études pour réussir et obtenir plus tard le fruit de leur réussite.
5. En alternance, on peut dire adieu aux vacances
Comme pour tout salarié lambda, l’alternant peut tout à fait profiter des congés et de ses vacances.
La seule condition à remplir est de compter plus d’un an d’ancienneté dans la société avant de voir ses droits s’ouvrir et donner lieu à la possibilité de prendre des vacances.
Cette obligation s’accompagnant, de fait, de toutes les obligations et de tous les droits inhérents au salarié. En entreprise, vous n’êtes plus étudiant : vous êtes employé !
6. L'alternance n'est pas reconnue professionnellement
Là encore, une rumeur trop répandue et complètement fausse. A compétences égales, les entreprises préfèreront largement le candidat ou la candidate ayant profité d'une expérience solide acquise dans le cadre d'un contrat en alternance. La formation n'en est que plus rapide et l'assimilation dans l'entreprise immédiate.