Conjuguer, pendant un à trois ans, véritable emploi en entreprise et poursuite d’études, est un choix exigeant. C’est pourquoi le bon alternant possède un profil et des qualités bien spécifiques.
Une motivation chevillée au corps
Pour l’alternant, finies les vacances à rallonge et l’insouciance de l’élève/étudiant sous statut classique. Il est désormais un salarié à part entière, soumis aux contraintes de l’entreprise : horaires, congés, rythme de travail, responsabilités, réunions… En parallèle, il doit suivre un programme similaire en tous points à celui du cursus classique : prévoir donc soirs et week-ends pour bûcher ses cours… Forte capacité de travail et d’organisation impérative pour tenir le choc…
Une certaine maturité
L’alternant idéal s’est déjà frotté au monde du travail via jobs et petits boulots. Il conjugue à une forte envie de goûter au terrain une grande autonomie et une réelle organisation. Lorsque vous allez chercher votre entreprise, il faut considérer cette démarche comme une recherche de votre futur emploi. Par ailleurs, en entreprise, personne ne va lui rappeler qu’il a un devoir sur table la semaine suivante ! Sa bonne intégration dans l’entreprise, l’assimilation de ses codes et le suivi de son rythme, exige elle aussi une certaine maturité : pas question de s’adresser n’importe comment à n’importe qui, ou d’avouer qu’on ne s’est pas levé car on s’est couché trop tard la veille ! Le tuteur ou maître d’apprentissage sera là pour l’aider à s’insérer dans ce nouvel univers, mais ce n’est en aucun cas un troisième parent ! Pour la gestion administrative, celle de son salaire et de ses congés, il ne devra s’en remettre qu’à lui-même.
Un esprit pratique
L’alternant doit avoir un esprit et une approche d’apprentissage solidement ancrés dans le réel. C’est en considérant les choses sous leur aspect pratique, en les expérimentant, qu’il les assimile le mieux, et non en les voyant traitées en cours théoriques.
Des aptitudes scolaires
On lui demande de décrocher son diplôme avec, en parallèle une charge de travail plus importante que celle de ses condisciples de la voie classique, le tout avec moins de temps pour le préparer. C’est pourquoi l’alternant doit conjuguer esprit de terrain avec certaines facilités scolaires. Il disposera en effet de peu de temps pour potasser en profondeur ses cours … mieux vaut assimiler vite !
Une idée précise de ce que l’on veut faire
En travaillant et en faisant des études dans le secteur qui vous intéresse et surtout que vous avez choisi, la motivation pour décrocher son diplôme est plus grande ! Si ce n’est pas le cas, la réussite même du contrat d’alternance est compromise. Les taux d'échec des apprentis dans le secondaire sont en effet de près de 25%, ceux du supérieur de 5%. Bref : pour avoir une chance d’aller jusqu’au bout de votre contrat, ciblez bien votre formation ! Un contrat abandonné, c’est au minimum un an de perdu.
Des étudiants plus modestes socialement
Tant de par le profil déroulé ci-dessus, mais aussi pour des impératifs financiers (l’alternance, intégralement financée par l’entreprise, est une voie royale pour accéder à des études onéreuses), les alternants sont en moyenne d’origine plus modeste que les étudiants issus de la filière classique.