L'alternance permet d'acquérir une première grande expérience professionnelle en allégeant considérablement les coûts de votre formation: l’alternance séduit désormais les jeunes, du CAP à bac+5. Tour d’horizon de ce type astucieux de formation, alliant cours théoriques et travail salarié en entreprise …
L’alternance : du CAP au bac+5, dans tous les secteurs
L’alternance a longtemps été réservée aux cursus courts tels que CAP, BEP et bacs pros (notamment dans l’artisanat). Ce n’est que dans les années 1970 que des réflexions se sont engagées sur l’utilité d’intégrer des temps de formation en entreprise dans le supérieur. Et qu’en 1987 que la loi Seguin a étendu l’apprentissage à tous les niveaux du supérieur. En 1993, l’ESSEC est la première grande école à se lancer dans l’aventure, avant de faire des émules parmi la quasi-totalité de ses homologues.
L’alternance concerne aujourd’hui plus de 500 métiers, du CAP au Bac +5, avec plus de 50 % des contrats signés dans le tertiaire ! Tous les diplômes, peu ou prou, sont désormais accessibles par cette voie : BTS, DUT, licences, masters pros, écoles spécialisées, bachelors, écoles de commerce, d’ingénieurs, et même Sciences-Po. Environ 20% des alternants se retrouvent aujourd’hui dans le post bac. Parmi ceux-ci, 70% ont opté pour un contrat d’apprentissage.
Le principe : une alternance variable entre centre de formation et entreprise
L’alternance est accessible dès l’âge de 15 ans pour les jeunes avides de concret et qui savent déjà quel métier ils veulent faire. Elle repose sur une alternance variable (2 jours / 3 jours, 2 semaines / 2 semaines, etc.) entre périodes de formation académique sur les bancs de l’école ou de l’université et périodes en entreprise d’accueil. Sa caractéristique première : l’alternant n’a plus le statut étudiant, mais celui de salarié (avec les droits et les obligations qui y sont liées).
Il existe deux façons de pratiquer l’alternance. Le contrat d’apprentissage, destiné aux 16 - 25 ans, est rémunéré au moins de 25 à 78 % du SMIC, selon l’âge et le niveau d’études.
La formation est assurée dans le cadre d’un centre de formation d’apprenti (CFA). La durée du contrat (qui se fait sous l’égide d’un « maître d’apprentissage ») varie généralement de 1 à 3 ans.
Egalement destiné aux 16-25 ans, le contrat de professionnalisation, lui, est un CDD de 6 à 12 mois (24 mois dans certains cas). Encadré par un tuteur, il vise a priori à acquérir une qualification reconnue par une branche professionnelle. La rémunération y varie de 55 à 80 % du SMIC en fonction de l’âge et des qualifications.
Avantages de l’alternance
L’alternance est d’abord LE moyen de financer ses études, notamment dans les filières privées. De ce fait, attirant des étudiants de milieux plus modestes que ceux des formations en mode classique, l’alternance est un levier de diversité et un ascenseur social. C’est aussi l’occasion d’acquérir une expérience professionnelle sans commune mesure avec les stages proposés par la voie classique. Et de s’assurer une insertion meilleure et plus rapide, le contrat en alternance débouchant souvent sur un CDI à la fin des études, avec des conditions meilleures et des possibilités d’évolution plus fortes.
Les freins au développement de l’alternance
- Défiance de l’Education Nationale, qui craint que son essor se fasse au détriment des GRETA, des lycées professionnels et de l’alternance sous statut scolaire.
- Réforme des bacs pros en trois ans, assortie de la quasi disparition des BEP et de la perte de vitesse des CAP (trois filières qui rassemblent encore, à elles seule, les trois quarts des alternants).
- Réticences des entreprises, crise oblige, à signer des CDD aussi longs.
- Manque d’ouverture de certaines fonctions, comme finance, banque d'affaire ou conseil en stratégie, à l'apprentissage en grandes écoles.
- Faible développement de l'apprentissage à l'international.
Des intentions politiques fortes
Arme anti-chômage des jeunes, l’alternance fait l’objet de toutes les attentions des pouvoirs publics. Le Président de la République a annoncé en mars 2011 son intention de porter le quota d’alternants à 4% des effectifs dans les entreprises de plus de 250 salariés et de parvenir à 800 000 alternants en 2015, dont 600 000 apprentis, contre 435 000 en 2010.